Il n’est pas étonnant que la nature, source de toute vie, offre l’un des thèmes esthétiques les plus riches. Les Anciens adoraient en elle la force magique des éléments, et la plupart des peintres et poètes y découvrent l’âme des choses, l’unité première en déchiffrant ses signes comme des savants inspirés. Ainsi une harmonie affective s’établit entre la nature et le poète qui projette en elle ses fantasmes. Mais si Rousseau et certains Romantiques trouvent dans son asile l’oubli et la plénitude,Baudelaire l’assombrit et semble ne nous peindre ses fleurs que pour mieux évoquer le Mal. La nature est présente dans son poème « Obsession » mais ce n’est pas le vallon ou le lac de Lamartine. Quelle force mauvaise semble étouffer toute forme de vie à sa source ? Quel poison ronge l’âme du poète fermé à la beauté ?