Guillaume Apollinaire est né en 1880 à Rome. Ecrivain et naturalisé français et poète du début du XXème siècle, il sera l’un des précurseurs d’abord du cubisme puis du surréalisme. Après avoir été bléssé au sein de la première guerre mondiale, il meurt en 1918 d’une grippe espagnole.
Le poème « Le Pont Mirabeau » est un extrait du recueil Alcools paru en 1913. L’auteur y fait allusion à sa rupture avec Marie Laurencin et au-delà évoque la fuite du temps semblable à l’eau qui s’en va.
++SOUS LE PONT MIRABEAU++
Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours
Faut-il qu’il m’en souvienne
La joie venait toujours après la peine
Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure
Les mains dans les mains restons face à face
Tandis que sous
Le pont de nos bras passe
Des éternels regards l’onde si lasse
Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure
L’amour s’en va comme cette eau courante
L’amour s’en va
Comme la vie est lente
Et comme l’Espérance est violente
Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure
Passent les jours et passent les semaines
Ni temps passé
Ni les amours reviennent
Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure